Alors que l’Asie Mineure achéménide est située à la périphérie du monde grec, la conquête d’Alexandre le Grand la met au centre des préoccupations géopolitiques. Jusqu’à la fin de la provincialisation, l’histoire de la région est marquée par de nombreux conflits qui mènent à de multiples recompositions territoriales. Parallèlement, l’époque hellénistique constitue une période d’ouverture sur le monde : la péninsule anatolienne devient un véritable carrefour sillonné non seulement par les armées et les envoyés royaux, mais aussi par les ambassadeurs, les marchands, artistes et athlètes qui se rendent aux concours organisés par les rois et les cités. Ces nombreux déplacements n’auraient pas été possibles sans des supports techniques et institutionnels bien organisés. Il manquait toutefois à ce jour une étude d’ensemble sur les infrastructures de la circulation de l’Asie Mineure hellénistique, sans doute parce qu’entre la fin de l’Empire achéménide et son assimilation complète dans l’Empire romain en 72 de n. è., la région ne fut jamais entre les mains d’un seul pouvoir susceptible d’aménagements cohérents. Cet ouvrage entend combler ce manque et démontrer que, bien avant la conquête romaine, il existait un réseau routier hiérarchisé qui permettait aux voyageurs de se déplacer à travers l’Asie Mineure. Ce réseau était complété par un ensemble de voies maritimes et fluviales, notamment pour le transport de pondéreux autour et à l’intérieur de la péninsule. Les voyageurs étaient bien informés et savaient qu’ils pouvaient compter, tout au long de leur voyage, sur un certain nombre d’institutions mises en place par des pouvoirs soucieux de contrôler les routes passant par les territoires qui étaient sous leur contrôle, tout en facilitant la circulation des personnes et des marchandises dont ils pouvaient tirer des revenus substantiels. Partant de l’étude des vestiges archéologiques et paysagers ainsi que des sources épigraphiques et littéraires, ce livre propose une série de cartes qui éclairent, siècle après siècle, la densification du réseau sous l’action des divers pouvoirs, et notamment des cités dont le nombre ne cesse de grandir à l’époque hellénistique. L’ensemble permet d’observer et de comprendre comment la péninsule anatolienne devient, à la fin de l’époque hellénistique, un pôle incontournable de la Méditerranée orientale.weiterlesen