La ' religion ' fait les frais de nombreuses questions au Liban. Dans la société libanaise pluraliste la référence à la religion sert dans le débat politique et social pour toutes les parties comme formule de d’invocation et de légitimation. Le système politique du confessionnalisme qui repartit le pouvoir sur la base de la représentativité proportionnelle des communautés religieuses les plus grandes – musulmans sunnites, musulmans chiites et chrétiens maronites – implique que la communauté religieuse constitue une référence importante dans la vie des Libanais. Mais qu’en est-il vraiment de la religiosité? En quoi croient les jeunes musulmans sunnites, au-delà des discours politico-religieux des dirigeants responsables, au-delà également des discours normatifs des autorités religieuses dites officielles ? Quelles sont leurs convictions? Quelles conséquences en tirent-ils pour leur vie ? Les réponses des jeunes gens de Beyrouth qui ont été interrogé pour cette étude montrent que les convictions religieuses fondamentales (telles que l’infaillibilité du Prophète Mohammad et la véracité du texte coranique comme ' parole de Dieu ') ne sont pas mises en question. Si la pratique religieuse est interprétée selon les exigences du quotidien de temps à autre de façon plus flexible, dans leur discours les jeunes gens se montrent fermes. Afin de défendre leurs professions de foi et leurs pratiques religieuses vis-à-vis de la critique et de la mise en question de la part de différents courants de pensée (des autres communautés religieuses et confessionnelles, de la science moderne et de l’islam extrémiste et violent) ils ont développé des stratégies variées. Ils adaptent leurs discours et leurs pratiques religieuses à ce contexte hétérogène, tout en n’atteignant pas le noyau de leurs convictions.weiterlesen