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PARADE PARADE

La photographie dobjets la photographie comme objet

Produktform: Buch / Loseblatt

Ah, toutes ces choses qui nous préoccupent au jour le jour ! Elles doivent être triées, nettoyées, stockées. Elles prennent la poussière, s’abiment. Elles doivent être entretenues, transportées, réparées, remplacées. Elles s’achètent, se vendent. On les lègue, on en hérite. Elles sont taxées et payées. Il faut les produire, les évaluer, en faire la promotion, les recycler ou les éliminer. Elles s’oublient, se perdent et se retrouvent. Elles sont décrites, multipliées et copiées. Ah, toutes ces choses ! C’est pourquoi nous les regardons, toutes ces choses. Mais elles nous regardent à leur tour et s’exclament : « Prends-nous, achète-nous, aime-nous ! Nous sommes à toi, rien qu’à toi ! Nous sommes tout ce que tu es ! » Voyons ! Croyons-nous en elles ? Allez savoir si elles sont vraiment ce quelles prétendent être ? Peut-être nous tomberont-elles sur la tête en éteignant la lumière ? Voilà pourquoi nous ensorcelons les choses. Nous leur attribuons des socles, des cadres, des tiroirs, des boîtes. Nous leur construisons des entrepôts, des supports, des armoires blindées. Et juste avant déteindre la lumière, nous les fixons sur des plaques. Ah, toutes ces choses prises en image ! Nous en extrayons leur matérialité, leur corporéité, leur taille, leur poids, leur température ambiante, leur goût, leurs sensations tactiles et acoustiques, leur mobilité, leur temporalité et altérabilité, leur lieu d’être et finalement leur aura. Nous les réduisons à un état de surface et les glissons dans la poche. Nous les emportons, nous les distribuons, nous les reproduisons. Nous les montrons à la ronde en changeant de contexte et de fonction. Nous les banalisons ou les valorisons. Ce nest donc pas un hasard que les premières photographies de l’histoire ne montrent que des choses inanimées. En 1837, Louis Daguerre dirige sa caméra vers un coin de l’atelier où se trouvent des moulages en plâtre et une bonbonne. William Henry Fox Talbot photographie des morceaux de plantes, des céramiques et des vases alignés, une étagère avec des livres, une échelle, un balai. Un balai qui peut se transformer en baguette magique. Et cela repart de plus belle. De toutes ces représentations de choses sans vie et sans corps de nouvelles choses, qu’il faut choyer, éclosent : des négatifs, des retirages, des imprimés, des données sans fin. Rebelote ! Et encore des choses. Elles sont minces ou épaisses, petites ou grandes. Elles sont mattes, satinées ou brillantes. Elles reflètent, elles miroitent. Elles sont égratignées, elles se chiffonnent. Elles prennent la poussière, se fanent et partent en lambeaux. Elles doivent être triées, nettoyées, stockées. Elles se vendent, elles s’achètent. On les lègue, on en hérite. Elles sont taxées et payées. Il faut les produire, les évaluer, en faire la promotion, les recycler ou les éliminer. Elles s’oublient, se perdent et se retrouvent. Elles sont décrites, multipliées et copiées. Et elles sont à nouveau photographiées. Il n’y a pas d’échappatoire. Rudolf Steinerweiterlesen

Sprache(n): Französisch

ISBN: 978-3-907350-08-9 / 978-3907350089 / 9783907350089

Verlag: Edition Haus am Gern

Erscheinungsdatum: 03.09.2022

Seiten: 16

Auflage: 800

Zielgruppe: Interessierte an Fotografie, Allgemein Interessierte

Autor(en): Rudolf Steiner, André Vladimir Heiz
Herausgegeben von Centre d'enseignement professionnel Vevey

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