À peine entré dans le pronaos, le visiteur est confronté aux multiples nuances de bleu qui exaltent la lumière céleste ; celle-ci irradie parois, colonnes et plafonds. Cette « renaissance » remarquable est le fait des restaurations effectuées tout récemment par le ministère des Antiquités de l’Égypte.
Les colonnes touchent au sol par leurs bases et soutiennent le plafond avec leur abaques. Les architraves, quant à elles, relient horizontalement les colonnes selon un axe nord-sud. Leurs faces inférieures (ou soffites) s’étendent de la façade du pronaos à sa paroi sud (qui constitue la façade extérieure du naos). Les quatre espaces qui séparent les colonnes se lisent du sud au nord, selon la numérotation a, b, c, d. Ils sont divisés en trois bandes dont la première, tournée vers l’extérieur, est réservée au pharaon et aux dieux-enfants. Les deux autres, qui regardent vers l’axe, se consacrent au panthéon tentyrite. Les bases des colonnes présentent les divinités participant aux processions fériales. Depuis les soffites et les plafonds, les dieux irradient de leur puissance le monde terrestre.
Sur la partie axiale (col.1 des travées I et I’), Caligula (37-41 ap. J.-C) à l’ouest et Claude (41-54 ap. J.-C) à l’est marquent le temps de la construction. Le plafond fut décoré par Claude ; le temps, arrêté, est alors en quelque sorte fixé par une éclipse solaire (travée est n° 3). Cette éclipse totale, datée du 19 mars 52 ap. J.-C., fut visible dans la portion du ciel située entre les Poissons et le Bélier ; c’est ce dont rend exactement compte le plafond de Dendara : un homme (Claude lui-même ?) tire en arrière le porc représenté afin de lui faire recracher l’œil du Soleil. Sur le célèbre Zodiaque de Dendara, Cléopâtre dégage la Lune, figurée sous la forme d’un babouin, lors de l’éclipse solaire du 7 mars 51 av. J.-C.weiterlesen